Photofolies

Depuis longtemps, mon travail mobilise plusieurs pratiques où dialoguent assemblages, dessins, sculptures, photographies…

La photographie prend naturellement sa place dans une réflexion constante sur l’impermanence du monde qui nous entoure. Utilisée le plus souvent sous forme de tirages duratrans (opalescence) ou duraclear (transparence), elle est, à titre de matériau, un artifice complémentaire au sein de constructions plastiques réglées par la lumière pour jouer de la répétition des ombres projetées et permettre ainsi élargissement, mobilité, et expansion de l’espace sur lequel elle agit.

Son aspect fantomatique, spectral amplifie l’intrigue et l’énigme que suggère ma démarche. Parfois, elle réintroduit aussi la figure, une figure plus suggérée que représentée, dans des projets où cette notion figurale est absente. Il s’agit alors de pousser le spectateur dans les limites de sa perception, de le perdre dans cette zone infime du trouble, du doute, de l’inconnu, « au bord des mondes ».

Enfin, je réalise des photographies pour ce qu’elles sont depuis toujours : écritures de lumière, images clair-obscur, reflets omniprésents d’une fluidité temporelle incoercible, défilements d’instants d’attention tendue au monde au moment où il échappe dans les flux et reflux de son insaisissable présence, son silence, sa pénombre, sa puissance de transformation.